Islom Abdug‘aniyevich Karimov (en
Ouzbek ; en
Russe : И
слам А
бдуганиевич К
аримов, translittéré en
Islam Abdouganievitch Karimov, la forme la plus souvent employée), né le
30 janvier 1938 à
Samarcande est le président de la
république d'Ouzbékistan en poste depuis le
24 mars 1990.
Biographie
Après avoir été élevé dans un orphelinat de la République Socialiste Soviétique d'Ouzbékistan, Islom Karimov fait ses études supérieures à
Tachkent et devient ingénieur en machines-outils et économiste. Il adhère en
1964 au Parti communiste de l'Union soviétique.
Suit une ascension classique dans l'appareil du parti : Karimov commence dès 1966 par participer à l'élaboration du plan quinquennal de la RSSOu, puis il devient ministre des finances de 1983 à 1986, vice-premier ministre et enfin premier secrétaire du Parti communiste d'Ouzbékistan en 1989. Le 24 mars 1990, il devient Président de la RSS d'Ouzbékistan et, après l'effondrement de l'URSS et l'indépendance du pays, déclarée le 31 août 1991, assumera le rôle de Président d'Ouzbékistan en attendant l'élection présidentielle du 29 décembre.
Islom Karimov gagne la première élection présidentielle avec 86 % des suffrages. En 1995, il organise un référendum qui étend son mandat jusqu'en 2000 et obtient environ 100 % des voix. Puis Karimov se fait réélire le 9 janvier 2000 avec 91,6 % des voix face au seul autre candidat Abdoulaziz Djalalov. Djalalov ne cache même pas qu'il n'est qu'un candidat servant à donner au régime un minimum de façade démocratique et que, d'ailleurs, il a personnellement voté pour Karimov. Le 27 janvier 2002, Karimov fait encore prolonger son mandat par référendum.
Karimov est marié à l'économiste Tatiana Akbarovna Karimova. Ils ont deux filles et trois petits-enfants. Karimov a effectué le pèlerinage de La Mecque (hajj) en 1992.
Les ONG présentes dans la région ainsi que l'ONU dénoncent les tortures, le manque de Démocratie, la répression contre l'opposition politique et religieuse, le manque de liberté de la presse en Ouzbékistan sous la coupe de Karimov. Le chef du parti Erk, Muhammad Solih, a été obligé de choisir l'exil alors que son collègue Atanazar Oripov passe beaucoup de son temps en détention « provisoire ». Néanmoins la structure sociale qui existe en Ouzbékistan est très différente des sociétés occidentales qui laissent une plus grande liberté à l'individu. En Ouzbékistan, le pouvoir est basé en grande partie sur l'accord des mahallas (communautés de quartier) et donc il doit satisfaire un minimum aux exigences de la population. Il reste toutefois indubitable qu'en dehors de la soumission aux mahallas et aux représentants de l'islam officiel, la répression est féroce.
Voulant créer une image positive en occident pour y obtenir des investissements dans les industries du pays en manque de réformes structurelles, Karimov essaie de montrer quelques signes d'évolution du régime. Ainsi lors de la venue à Tachkent, en février 2004, de Donald Rumsfeld, secrétaire à la Défense des États-Unis, et des médias internationaux qui le suivent, Karimov fait libérer une femme condamnée à six ans de prison pour avoir dénoncé les tortures qui ont causé la mort de son fils. Ces petits gestes suffisent amplement pour que la BERD et le FMI aident la Dictature ouzbek.
Depuis la fin 2003, le Président Karimov n'apparaît que très rarement en public et la rumeur le dit malade d'un cancer.
Les vagues d'attentats en mars et juillet 2004 montrent que la répression musclée de Karimov n'a pas su endiguer le renouveau de l'Islamisme armé dans la vallée de la Ferghana et que son alliance avec les États-Unis va peut-être causer sa perte. D'autre part il est difficile de comprendre pourquoi Karimov persiste à attribuer ces attentats au mouvement islamiste pacifique Hizb ut-Tahrir, alors que tout laisse croire à des actions du mouvement islamique d'Ouzbékistan de Tohir Yo‘ldosh et Djuma Namangani.
Ne voulant pas être déstabilisé par les États-Unis, Karimov ouvre son territoire et ses bases aériennes aux militaires états-uniens qui combattent en Afghanistan à partir de la fin 2001. L'Ouzbékistan devient pour quelques années un allié stratégique des États-Unis, et ce jusqu'en été 2005 quand il fait un brusque virage vers Moscou et expulse les militaires américains de son sol.
Le 13 mai 2005, il réprime une insurrection à Andijan, dans la vallée de la Ferghana, en faisant tirer sur les insurgés à la mitrailleuse lourde [#], 169 morts selon les sources officielles ouzbèkes, 769 morts selon l'opposition, des ONG présentent sur place, estiment qu'il y en aurait plus d'un millier.
Le 23 décembre 2007 Karimov a été à nouveau élu pour 7 ans avec 88,1% des voix. Trois autres candidats « alternatifs » participaient au scrutin, mais ils ont tous soutienu implicitement la candidature de leur « rival » Karimov. En dépit des dispositions de la Constitution lui interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs, par un jeu subtil d'interprétations, Karimov a pu s'assurer de rester à la tête de l'état ouzbek pour plus de 25 ans. Il avait remporté les deux précédentes élections présidentielles, en 1991 et 2000, avec respectivement 86% et 91% des suffrages. Entre ses dates, en 1995, son mandat a été prolongé par référendum jusqu'en 2000. Ensuite en 2002, il a obtenu la prolongation de la durée de son mandat de cinq à sept ans par un Référendum ce qui a été expliqué comme une remise à zéro du « compteur » des mandats (son actuel nouveau mandat serait donc le deuxième).
Voir aussi
Notes et références
Liens internes
- Politique de l'Ouzbékistan
- Histoire de l'Ouzbékistan [image]
- Présidents d'Ouzbékistan
- Liste des dirigeants actuels
Liens externes